Il y a quelques semaines encore, le Cornalin, c'était ça. De belles grappes appétissantes. Maurice Zufferey en cultive près d'un hectare, sur différentes parcelles dans les meilleures expositions de la région sierroise, entre Muraz et Venthône. Un cépage qu'il chérit particulièrement, son oncle Charles Caloz dont il a repris les vignes ayant contribué à sa renaissance, dans les années 70. Les rendements sont sérieusement limités à 700 grammes au mètre carré.
La récolte arrivée à maturité, aux alentours de 100° Oechslé, vit une cuvaison un peu plus longue, une quinzaine de jours durant. La vinification est pour le reste traditionnelle. Les deux tiers de la récolte sont élevés en cuves inox, le solde donnant lieu à un autre vin, élevé en barrique. Mais c'est bien la version classique, en cuves, qui nous intéresse aujourd'hui.
Le millésime 2012 du Cornalin de Maurice Zufferey, mis en boueille au début septembre, correspond bien aux ambitions du patron: structuré, mais sans excès, avec un fruité très présent et une belle complexité. Mais notre consultant va vous en dire plus...
La quintessence du meilleur. C'est en résumé le concept des "Cœur de Domaine" de la maison Rouvinez à Sierre. Deux assemblages, un blanc, un rouge. C'est ce dernier qui nous allons déguster ce soir. Assemblage de Cornalin complété d'Humagne rouge et de Syrah. Des raisins qui proviennent des domaines réputés que sont Montibeux et l'Ardévaz à Leytron, ainsi que Crêta-Plan à Sierre. Il s'agit du tri des meilleurs grappes des meilleures parcelles de ces domaines. Des raisins récoltés à maturité idéale. Autour de 100° Oechslé en 2011, pour le premier millésime. Tout est dans le tri, effectué par des vendangeurs spécialement formés.
A la cave, on retiendra deux phases principales. Une vinification en cuves inox, où l'on recherche une pureté d'arôme et l'élégance plus qu'une extraction maximale. Puis un élevage de 12 mois dans des foudres de chêne suisse de 6500 litres.
Au bilan, une bouteille de grande classe, un vin d'harmonie essentiellement destiné à la gastronomie. Et ce premier millésime a tout de suite marqué son territoire, puisqu'il a été classé deuxième assemblage rouge du pays la semaine passé au Grand Prix du Vin Suisse.
Un grand vin, sans conteste. Cette Petite Arvine 2012 de Gérard Dorsaz est un modèle du genre. Tout y est, la puissance, l’équilibre, de beaux arômes, de la tenue, une agréable vivacité. Mais écoutez plutôt les commentaires éclairés de notre oenologue cantonale Corinne Clavien, dans le cadre de l’émission culturelle – car le vin, c’est aussi notre culture – de Canal9, Marmelade.
Vous avez dit Serge Antille ? Cet encaveur de Veyras, qui vinifie à l'enseigne de la Cave des Cyprès est un homme discret. Mais ses vins valent la peine d'être dégustés. A l'image de cette cuvée Merlofrancs, assemblage de 90% de Merlot complété par du Cabernet franc.
Ses 4 hectares de vignes, Serge Antille les cultive sur les communes des coteaux de Sierre, à l'image de son Merlot, planté dans la région de Corin. Près de 2000 mètres de terres moyennement calcaires, exposées plein sud à 600 mètres d'altitude avec des ceps en plein rapport. Des rendements qui restent inférieurs au kilo au mètre carré et la recherche d'une belle maturité à la récolte, près de 110° Oechslé pour la vendange 2012.
Chez Serge Antille, la vinification du Merlofranc est tout à fait traditionnelle. La concentration se fait à la vigne. A la cave, c'est une cuvaison d'une dizaine de jours, un élevage en cuves inox et une mise en bouteille en juin. L'encaveur de Veyras cherche avant tout l'équilibre pour un vin structuré mais digeste.
Ses quelque 1500 bouteilles de Merlofrancs trouvent preneurs, tant chez les privés que chez une belle palette de restaurateurs de la région. Normal, puisqu'il s'agit d'abord d'un cru de gastronomie.
Yvon Cheseaux de la Cave des Remparts cultive trois parcelles de petite arvine. L'une sur Leytron, les deux autres à Saillon. Des terroirs complémentaires pour un total de 4500 mètres carrés de ceps à pleine maturité. L'encaveur de Saillon voue une belle passion à ce cépage difficile. Les rendements sont limités, avec de sévères vendanges en vert. Restent bon an, mal an, quelque 800 g au mètre carré. A la vendange, il vise des maturités situées aux alentours de 100° Oechslé.
A la cave, Yvon Cheseaux travaille au plus proche de la tradition, avec un élevage en cuve et deux fermentations. Avec comme leitmotiv, la recherche de l'équilibre pour un vin qui a fini ses sucres. Quitte à terminer la fermentation alcoolique à fin novembre seulement.